Résidence « Escale #3—Aber Benoît » : installations sur le GR 34
Du 19 au 23 juillet, la Maison des Abers accueillent à nouveau les artistes Élouan Cousin, Nesrine Mouelhi, Marie-Michèle Lucas, Marieke Rozé et Vincent Lorgeré, Marianne Rousseau et Marie-Claire Raoul pour un temps de résidence en vue de préparer l’exposition « Escale #3 — Aber Benoît » qui commencera dès le 24 juin.
Pour certain.e.s, comme Marieke Rozé et Vincent Lorgeré, cette semaine leur permettra de finaliser les œuvres qu’ils ont conçues lors de la résidence précédente.
Les autres artistes profiteront de cette période pour installer les pièces qu’il.elle.s ont déjà produites en amont. Pour cela, il.elle.s seront secondé.e.s par Badïa Larouci, la curatrice de l’exposition « Escale #3 — Aber Benoît », venue de Belgique tout exprès, mais aussi par Dominique du service technique de la commune de Saint-Pabu et deux bénévoles de l’association Patrimoine et environnement.
Nous suivrons dans cet article la mise en place sur le Gr 34, ou à proximité de celui-ci, des œuvres des artistes Élouan Cousin, Nesrine Mouelhi, Marie-Michèle Lucas et Marianne Rousseau, selon le plan ci-dessous :
Installation du dispositif en métal du « scoubidou hydraulique » de Marianne Rousseau à Porz ar Vilin.
Porz ar Vilin fut un petit port goémonier. C’est la raison pour laquelle Marianne Rousseau a souhaité y installer son œuvre « Le scoubidou hydraulique ».
Lors de sa résidence à la Maison des Abers, l’artiste s’est en effet intéressée au métier des goémoniers, paysans qui travaillent en mer pour récolter le goémon. Comme son nom l’indique l’œuvre évoque l’outil que ces derniers utiliseront à partir des années 70. il s’agit d’une vis hélicoïdale qui enroule et remonte les algues à la surface sans que les pêcheurs y mettent la main. Le ramassage des algues, déposées à marée basse sur les côtes bretonnes, se pratiquait jusque là au râteau et à la fourche. À pleine mer, il fallait s’enfoncer dans les vagues pour les couper à la faucille et les tirer à terre. L’arrivée du scoubidou hydraulique a donc grandement facilité les conditions de travail des goémoniers.
Pour dessiner « Le scoubidou hydraulique » Marianne Rousseau s’est inspirée d’un dessin technique de Pierre Arzel issu de son ouvrage « Les goémoniers ».
L’installation est constituée d’une structure en inox portant un patchwork de textile peints à l’huile ou à la cire. L’ensemble mesure 154 x 97 x 257 cm.
Planter les quatre points d’ancrage au sol ne fut pas une mince affaire, la présence de nombreux cailloux à cet endroit rendant la tâche particulièrement difficile. Persévérance, barre à mine et tarières, ont permis d’aller au bout de l’opération.
L’endroit est magique. Au pied de la structure un petit ruisseau s’écoule directement sur l’estran. Il suffit de tendre l’oreille pour entendre le bruissement de l’eau.
Elouan Cousin : ‘‘Recherches de la déformation par le mouvement’’
Deuxième étape : l’installation des photographies d’Élouan Cousin sur le site du lavoir du Bourg (le lavoir de Saint Maudez). Ces photographies ont été réalisées à partir de deux objets composites qu’Élouan Cousin a trouvés dans la laisse de mer. Pour les photographier, l’artiste les a placés sur un tourne-disque mécanique en mouvement. L’image des objets ainsi obtenue est déformée, saisissant le mouvement de rotation.
Nesrine Mouelhi : « Action de voir » et « House »
Nesrine Mouelhi a choisi d’installer la photographie « Action de voir » au niveau du lieu-dit « Le passage » qui surplombe l’aber Benoît. A cet endroit des bateaux faisaient la navette entre les deux rives. Nesrine Mouelhi souhaite à travers cette photographie évoquer les pêcheurs et la volonté des humains de maîtriser la mer.
Par ailleurs, quatre « House » seront mises en place le long du littoral. Ces boîtes en bois OSB de format 60x80x50cm contiendront un poème et une peinture en hommage aux anciennes pêcheries, pièges à poisson constituées de murs de pierres dont on peut encore voir les vestiges sur l’estran à marée basse. On les nomme en breton « Korejou » (ar gored au singulier).
Les quatre sites choisis par l’artiste correspondent à des points de vue sur ces lieux de pêcheries :
- Point 2 : La plage de Koulouarn
- Point 4 et 5 : La pointe et la plage de Korn ar Gazel
- Point 10 : la table panoramique de Kervigorn
Marie-Michèle Lucas : « Rituaire »
Le mot « rituaire » dérive du mot « rite » et c’est donc à la réalisation d’une succession de gestes en hommage à la mer, aux éléments naturels en présence, aux hommes et aux femmes du littoral, à laquelle l’artiste Marie-Michèle Lucas convoquent les randonneurs et randonneuse du GR 34.
Six montages de textes, dessins et photographies assemblés sous forme de panneaux au format paysage 30x40cm seront ainsi positionnés sur des lutrins sur les sites suivants :
- Point 1 – Le rocher du Lièvre : ‘Rituel des paroles de vents’
- Point 3 – Le belvédère de Pen Tréazh : ‘Rituel du salut de la mer’
- Point 5 – la plage de Korn ar Gazel : ‘Rituel du chemin des goémoniers’
- Point 9 – La table panoramique de Kervigorn : ‘Rituel du tapis de fleurs de dune’
- Point 11 – la plage de Beniguet’ : ‘Rituel de la danse sur les rides de sable de Benniged’
- Point 13 : Le jardin partagé non loin du Passage – ‘Drap de fleurs de dune’
Au point 3 sur la plateforme de Pen Tréazh, une « Rose des vents », bas-relief en plâtre viendra compléter cet ensemble.